Le Massacre des Italiens

 

En diffusion
Le Massacre Des Italiens
Lecture spectacle suivie de débat / Gérard Noiriel / Jérémy Beschon
Manifeste rien - DAJA

Production Petits ruisseaux

Création : Automne 2010
Public : Tout public

Calendrier :

 

Dates passées

Le 5 novembre 2010 - Toulouse

Le 16 novembre 2010 - La Fabrique des Savoirs - Elbeuf

Le 6 décembre 2010 - La Criée - Marseille

Le 7 décembre 2010 - Théâtre de la mer - Sète

Le 8 décembre 2010 - Alci Quartier La Paillade - Montpellier

Le 9 décembre 2010 - Cinéma Marcel Pagnol - Aigues Mortes

Le 10 décembre 2010 - Lycée G. Anthonioz De Gaulle- Milhaud

Le 18 décembre 2010 - La Criée - Marseille

Le 24 Mars 2011 - Nîmes

Le 29 mars 2011 - Théâtre Municipal - Issoire

Le 18 Juin 2011 - Rézé

Le 25 Juillet 2011 - Balaruc les bains

Le 25 Novembre 2011 - Cuges

Le 26 Novembre 2011 - St Savournin

Le 15 Janvier 2012 - Salle des fêtes municipale de la Fourguette - Toulouse

Le 24 Mars 2012 - Montreuil

Le 16 Juin 2012 - Festival de Belleville

Le 25 Janvier 2013 - Bordeaux

Le 16 mai 2013 - Monestier du percy - Trièves

Le 19 mai 2013 - théâtre Aleph - Ivry

Le 10 Janvier 2014 - Alès

Le 6 novembre 2014 à 19h - Lyon (dans le cadre de Lyon à l'italienne aux archives municipales de Lyon)

Le 10 mai 2016 - Marseille

Le 12 mai 2016 - Marseille

Le 20 aout 2016 - Uzeste

Le 06 décembre 2016 - Marseille

Le 11 mai 2017 - Marseille

Le 23 janvier 2018 - Tassin la Demi-Lune/Lyon

Présentation

Le « massacre des Italiens » est une histoire vraie qui raconte comment l’exaltation de « l’identité nationale » peut conduire des hommes à massacrer leurs camarades de travail. L’histoire raconte aussi comment les élites s’y prennent pour échapper à leurs propres responsabilités. La scène se passe en 1893, mais c’est d’une brûlante actualité.

Le récit est tiré du livre de Gérard Noiriel, Le massacre des Italiens, Fayard, 2010, (prix Augustin Thierry 2010)

Pour nous mettre en bouche, quelques extraits:

Surexcités, les trimards encerclent la bâtisse où se sont réfugiés les Italiens et ils enfoncent la porte. L'un d'entre eux grimpe sur le toit en hurlant : «  A mort les christos ! Dehors les ours ! Retournez chez Crispi ! » Il plante le drapeau français sur la cheminée, puis lance des tuiles sur la tête de ces malheureux. Les gendarmes parviennent à les dégager, et tentent de les ramener vers la gare afin qu'ils puissent quitter la ville. La petite troupe s'engage alors à travers les marais, mais à 800 mètres des murailles d'Aigues-Mortes, elle est prise en tenaille par les assaillants. Les Italiens sont poussés dans un fossé plein d'eau, sous un déluge de pierres et de coups. Le jour du procès, un gendarme montrera du doigt l'un des accusés : « C'est lui ! Le boîteux ! Je le reconnais ! Je l'ai vu frapper un Italien qui cherchait à sortir du fossé. Il cognait, il cognait comme un damné. Le malheureux est resté sur le bord de la route, inanimé, dans une flaque de sang ». Puis le gendarme désigne un autre inculpé dans le box. « Je le reconnais aussi, celui-là. Il a pris son fusil et il a hurlé : « la chasse à l'ours est ouverte » (Geste de mise en joue). Vlan, vlan. il a tiré deux fois à bout portant sur les Italiens qui grouillaient dans le fossé. Alors j'ai crié : « Arrêtez bande d'assassins ! Vous mériteriez que je vous brûle la cervelle ». Mais à ce moment-là, les trimards se sont tournés vers nous et ils ont scandé : « Ravachol ! « Ravachol ! » en levant le poing vers le ciel. On a cru qu'on allait y passer nous aussi. Mais le pire, monsieur le Président, le pire, c'était cette voix. Elle me hante, jour et nuit, cette voix. Elle siffle, elle bourdonne, elle suinte dans ma tête : « Pitié, pitié ! Laissez nous la vie. Pitié » (en italien ou en dialecte piémontais).
C'était le 17 août. Le 17 août 1893, à Aigues-Mortes, dans le Gard. Les crimes ont été commis sous les yeux des autorités, sous les yeux des gendarmes, du maire, du préfet, du juge de paix. Les assassins ont été formellement reconnus et certains ont même avoué leur forfait le jour du procès. Mais ils ont tous été acquittés. Parfaitement. Amnistie générale. L'un des plus grands massacres d'immigrés de toute l'histoire contemporaine de la France s'est terminé par l'un des plus grands scandales judicaires.
Vous en aviez déjà entendu parler de cette histoire ? Non ? Moi non plus, je ne la connaissais pas. C'est dans ce livre que je l'ai lue (elle montre le massacre des Italiens). Ah ! C'est sûr que ce n'est pas le genre d'ouvrages dont on parle à la télévision ou dans le journal. L'histoire du peuple, çà n'intéresse pas les médias. Mais vous trouvez normal que dans une démocratie l'histoire du peuple soit réservée à l'élite ? Nous, on ne trouve pas çà normal. Alors on a réuni nos forces pour vous raconter cette histoire.
« Devoir de mémoire » à l'égard de toutes ces victimes tombées dans les oubliettes de l'histoire ? Oui ! Mais pas seulement, car ce passé c'est aussi notre présent. Dans la France d'aujourd'hui, vous ne l'ignorez pas, le racisme tue encore. Alors mesdames et messieurs, si vous voulez savoir comment se fabrique la haine de l'autre et comment l'homme devient un loup pour l'homme, suivez-moi dans les marais d'Aigues-Mortes. Vous verrez que l'histoire valait bien le détour.

 

Distribution

Mise en scène Jérémy Beschon

Comédienne Virginie Aimone
Collaboration artistique Jean-Battiste Couton
Production martine Derrier (Les Petits Ruisseaux)

 

Note de mise en scène

Note de l'auteur Gérard Noiriel "Brecht plaidait pour des formes d’innovation théâtrale fondées sur la collaboration entre artistes et savants. Malheureusement, ce type d’expérience a été laissé en friche après sa mort, en raison de la séparation de nos milieux professionnels respectifs. Parmi les projets que j’ai impulsés en tant que président de l’association DAJA, ce spectacle sur le « massacre des Italiens », fruit d’un travail mené en commun avec le collectif « Manifeste Rien », est celui qui mobilise le plus fortement le principe brechtien de la fable, comme forme dramaturgique permettant de transposer un problème historique en langage théâtral. Les philosophes et les psychologues ont confirmé récemment les intuitions géniales de Brecht à ce sujet. Raconter une histoire, c’est « mettre de l’ordre dans l’expérience » et donner une intelligibilité au réel. Grâce au récit, et grâce à sa mise en scène, on peut ainsi rendre accessible à tous, les aspects en apparence les plus abstraits et les plus compliqués de la grande Histoire. Le sens (ou le non sens) de l’histoire n’a plus besoin d’être dit, il suffit qu’il soit montré." Qu'est ce qu'une lecture spectacle ? Une lecture spectacle est un petit objet théâtral qui peut se jouer presque n'importe où. Une comédienne, derrière son pupitre, nous fait entendre le récit de ce livre d'histoire. Elle joue avec les différents accents des protagonistes, avec les différents niveaux de langage. Elle cabotine, donne corps et stigmates aux personnages pour mieux les partager avec le public qu'elle interpelle. Elle s'emporte dans des diatribes, déambule soudainement, chante les chansons populaires et disparues. Le but est de faire entendre ce livre peu connu du public, alors qu’il s’adresse à tous, et peut-être plus particulièrement à ceux qui y ont difficilement accès. L'apprentissage de l'histoire et des sciences sociales n'est pas facile... l'ouvrage scientifique inquiète quand il n'effraie pas ; la conférence attire souvent un public déjà acquis ; mais le théâtre, dans sa forme la plus simple et la plus généreuse, peut toucher tout le monde. On sait d'expérience que les démonstrations produites par les sciences de l'homme et de la société ont très peu d'impact sur les gens. On peut mobiliser toutes les études pour démontrer la « stupidité » du racisme, on ne parviendra pas pour autant à convaincre quiconque d'abandonner ses préjugés. Ce qui est prouvé dans la recherche doit être éprouvé par le public. Durée totale de l'intervention (lecture spectacle + débat) : 1H30

 

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